PARTICIPATION DES ACTEURS CULTURELS BURUNDAIS AUX MARCHES CREATIFS ET RESEAUX INTERNATIONAUX: des initiatives de mobilité qui portent leurs fruits

Symptôme du marasme qui plombait l’industrie culturelle burundaise depuis des décennies, le manque de mobilité des artistes et créatifs du burundais, est en train d’être remédié grâce au soutien de l’Union Européenne et d’Africalia à travers le projet européen d’appui au secteur de la culture au Burundi. En substance, des bourses de mobilité ont récemment été octroyées à 38 artistes et opérateurs culturels burundais. Rétrospective sur les bourses de mobilité.  

Les bourses octroyées dans l’intervalle allant de mai 2022 à mars 2023 ont permis à ces artistes et opérateurs culturels burundais d’accéder à des marchés et réseaux panafricains et internationaux qui leur ont offert des opportunités uniques de se développer et de promouvoir leurs talents. De Dakar à  Rabat en passant par Ouagadougou, les artistes et créatifs burundais ont pu affûter leurs aptitudes artistiques et managériales et surtout faire des rencontres intéressantes autant pour leurs carrières individuelles que pour le développement du secteur culturel au  Burundi.

La première bourse, a permis à six artistes de participer à la 14ème édition de la biennale de l’art africain contemporain de Dakar qui a eu lieu du 19 mai au 21 juin 2022. Le choix de la biennale par Africalia, pour servir de plateforme d’immersion aux six boursiers n’a pas été le fruit du hasard. Il s’agit d’une plateforme de rencontre et de confrontation, de validation et de légitimation de la création artistique africaine contemporaine avec des propositions protéiformes. Initialement prévue en mai 2020, cette manifestation culturelle de grande envergure sur les arts visuels a été organisée sous le triptyque suivant « Créer, imaginer et inventer ».

Très vite, la deuxième bourse, a permis à huit professionnels du théâtre de participer au festival « Les Récréâtrales « à Ouagadougou, au Burkina Faso. « Les Récréâtrales » est un lieu de rencontre où se croisent plusieurs créations artistiques. De la scénographie de rue, à la scénographie de cours de famille, de la création poétique à la création dramatique, de la lecture des pièces aux soirées de partage, couronné par des rencontres à tout bout de champs de tel ou de tel autre, le festival Les Récréâtrales est un sanctuaire d’art, ou tout artiste pratiquant l’art de la scène devrait aller au moins une fois de sa vie. Tenu du 29 Octobre au 5 Novembre 2022 à Ouagadougou au Burkina Faso sous le thème principal « FAIRE VISAGE », cette 12ème édition correspondait à 20 ans d’existence du festival.

Le troisième marché créatif, auquel ont participé des artistes burundais, Visa For Music, festival et marché des musiques d’Afrique et du Moyen-Orient destiné aux professionnels des industries culturelles et créatives ainsi qu’au grand public ayant lieu à Rabat, au Maroc s’est tenu du 14 au 22 novembre 2022. Ce festival de renom est un événement international qui se déroule chaque année dans la capitale marocaine. Pendant quatre jours, plus de 30 artistes et groupes de musique du monde entier ont pris part à ce festival, dans le but de représenter et de célébrer la diversité musicale de différents continents et cultures. Le festival Visa for Music est non seulement une plateforme pour les artistes à la recherche de nouveaux horizons, mais aussi une occasion pour le public d’explorer la richesse musicale de différents genres et cultures. Au cours des quatre jours de l’événement, les spectateurs ont pu assister à des performances de musique traditionnelle et contemporaine en provenance de divers pays d’Afrique, d’Europe, d’Asie et d’Amérique latine. L’édition de cette année a offert une programmation diverse et dynamique, allant de la musique traditionnelle, telle que le Gnawa du Maroc, la musique berbère ou la musique derviche de Turquie, à la musique contemporaine, comme le rap, la musique électronique, la pop et le rock.

Douze acteurs de la filière musique du Burundi, dont des artistes connus tels que Masterland, Big Fizzo et le journaliste-vedette de la Radio Isanganiro Christian Nsavye, ont participé à cet événement. « Nous avons bénéficié d’une expérience passionnante et formatrice, » s’écriait Monsieur Nsavye à son retour à l’Aéroport Melchior Ndadaye de Bujumbura.

Dans l’après-midi du 23 février, 10 professionnels du cinéma burundais se sont envolés vers Ouagadougou où ils ont participé à la 28e édition du Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou (FESPACO), qui s’est tenu du 25 février au 4 mars 2023. Le FESPACO, l’un des événements culturels majeurs sur le continent africain, attire chaque année des cinéastes, des acteurs, des producteurs et des professionnels de l’industrie cinématographique de tout le continent et de l’étranger. Le thème choisi pour cette édition est « Cinéma africain, perspectives d’avenir ». Le choix de ce thème montre la volonté des organisateurs de se pencher sur les perspectives et les défis pour l’industrie cinématographique sur le continent africain. Le programme de cette 28ème édition comprenait des projections de films en compétition, des hommages à des personnalités du cinéma africain, des tables rondes et des conférences sur les enjeux actuels de l’industrie cinématographique en Afrique.  

Les récits inspirants des bénéficiaires de bourses 

A en croire l’avis des bénéficiaires de ces bourses, leurs capacités à promouvoir leur travail se sont accrues, mais ils ont également permis d’élargir leur horizon culturel et de créer des liens avec d’autres professionnels de l’industrie culturelle et créative.

De retour du FESPACO, les participants burundais à ce prestigieux festival grâce à la facilitation du PASACC-BU sont rentrés revivifiés dans le domaine qui les passionne. «L’événement, les rencontres faites, les discours prononcés et les œuvres cinématographiques visionnées nous ont donné une nouvelle impulsion pour réaliser nos propres films dans l’espoir de les présenter en compétition lors de l’édition 2025.»

Gasutwa Davy Urlich, auteur-réalisateur, est revenu de Ouagadougou ravivé par l’expérience enrichissante vécue. « J’ai réalisé qu’il est crucial de sortir de l’état de léthargie dans lequel se trouvent la plupart des professionnels du cinéma burundais. Le FESPACO nous a ouvert les yeux et nous avons vu qu’il était possible de raconter nos histoires avec peu de moyens. Nous avons surtout constaté que des films de niveau artistique moyen étaient en compétition, et que nous n’avions aucune raison de nous sentir inférieurs », a-t-il expliqué.

«Au terme de notre participation au festival les Récréâtrales, nous avons tirés beaucoup de leçons principalement le fait que, Il est important de travailler avec une équipe bien instruite ou chacun connait bien son rôle à jouer pour arriver à une œuvre de qualité. Pour y arriver, nous devons nous instruire nous renforcer mutuellement surtout assister à d’autres spectacles et discuter avec les plus expérimentés dans le métier», a assuré Nyse Benitha Ininahazwe à son retour des Récréatrales.

Les bénéficiaires de cette mobilité ont utilisé les acquis de celle-ci pour restructurer de manière plus efficiente la programmation des spectacles au sein de différentes structures dont elles sont membres, notamment Irivuga Art Company et Buja Sans Tabou. Ils ont également organisé régulièrement des lectures de pièces de théâtre. Leurs ambitions comprennent la création d’un espace d’écriture-formation-publication de textes et d’un ciné-club.

Ndikumana Evelyne, artiste-peintre et recycleuse, chef d’entreprise ne tarit pas d’éloges quant aux acquis de la Biennale de l’Art Contemporain de Dakar qui lui a surtout permis de «comprendre comment se construit le marché de l’art en tant que business vaste et lucratif, autant que le sont d’autres formes d’investissement.» Elle compte appliquer ces leçons dans ses entreprises « Real Art in Motion » et la Coopérative des Femmes Artistes et Artisanes burundaises dont elle est représentante légale.

Boursier de Visa Music, Jean Claude Niyuhire, président de la troupe culturelle AMAGABA, est revenu avec un carnet d’adresse fourni. A titre d’exemple, il a établi des contacts importants lors de cette mobilité qui lui ont permis de sécuriser une participation de la branche des tambourinaires de son club à la 24e édition du Festival Gnaoua qui s’est déroulé du 22 au 24 juin 2023 dans la ville d’ Essaouira au Maroc.

Au PASACC-BU, nous sommes fiers de contribuer à la mobilité des artistes conformément à notre objectif de soutenir et de renforcer le secteur culturel au Burundi et de promouvoir le travail des artistes locaux à l’international.

Date de lancement : 21 Septembre 2023 | Date  de clôture : 20 Octobre 2023 Le Projet Européen d’Appui au Secteur de la Culture …

Date de lancement : 12 Juin 2023 | Date de clôture : 02 Juillet 2023 Le Projet Européen d’Appui au Secteur de la Culture …

Date de lancement : 26 Mai 2023 | Date de clôture : 18 Juin 2023 Le Projet Européen d’Appui au Secteur de la Culture …

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